mardi 2 février 2016

Intervention en TL (3/3)

Ma troisième et dernière rencontre avec la classe de terminale L a été l'occasion d'adapter sous forme de storyboard une nouvelle séquence (partie 3, chapitre 3). Avant de les faire dessiner, nous leur avons demandé de découper par écrit chaque instant de cette scène qu'ils jugeaient intéressant, à l'instar d'un scénariste. Cette étape leur a facilité le travail pour ensuite le mettre en image. L'exercice leur a donc semblé moins compliqué que la semaine précédente.
 

     " Vers le soir, ils prenaient une barque couverte et allaient dîner dans une île.
      C'était l'heure où l'on entend, au bord des chantiers, retentir le maillet des calfats contre la coque des vaisseaux. La fumée du goudron s'échappait d'entre les arbres, et l'on voyait sur la rivière de larges gouttes grasses, ondulant inégalement sous la couleur pourpre du soleil, comme des plaques de bronze florentin, qui flottaient.
      Ils descendaient au milieu des barques amarrées, dont les longs câbles obliques frôlaient un peu le dessus de la barque.
      Les bruits de la ville insensiblement s'éloignaient, le roulement des charrettes, le tumulte des voix, le jappement des chiens sur le pont des navires. Elle dénouait son chapeau et ils abordaient à leur île.
      Ils se plaçaient dans la salle basse d'un cabaret, qui avait à sa porte des filets noirs suspendus. Ils mangeaient de la friture d'éperlans, de la crème et des cerises. Ils se couchaient sur l'herbe ; ils s'embrassaient à l'écart sous les peupliers ; et ils auraient voulu, comme deux Robinsons, vivre perpétuellement dans ce petit endroit, qui leur semblait, en leur béatitude, le plus magnifique de la terre. Ce n'était pas la première fois qu'ils apercevaient des arbres, du ciel bleu, du gazon, qu'ils entendaient l'eau couler et la brise soufflant dans le feuillage ; mais ils n'avaient sans doute jamais admiré tout cela, comme si la nature n'existait pas auparavant
, ou qu'elle n'eût commencé à être belle que depuis l'assouvissance de leurs désirs."





Nous avons conclu cette séance en leur faisant comprendre le parallèle entre un bonne adaptation d'un texte et une bonne analyse: dans les deux cas, le regard du lecteur est indispensable
Si, par souci de fidélité, un auteur BD se contente d'adapter un texte en essayant d'effacer au maximum son point de vue personnel, paradoxalement, cela donne une œuvre fade...et ne sera donc plus fidèle à la démarche de l'écrivain.

J'espère que ces exercices leur auront apporté quelque chose pour la suite de leur parcours.

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